L’art du massage érotique

J’aime mon métier. Je le fais avec passion. J’y mets tout mon cœur. Et mes clients le ressentent. Ils apprécient que je leur fasse la conversation, que je partage mes idées avec eux. Ils prennent un double plaisir, charnel et intellectuel.

L’autre jour, un homme m’a remerciée de lui avoir fait passer un moment de plénitude. Oui, de plénitude!. C’est le mot qu’il a utilisé. Cela fait drôlement plaisir…

Quel est mon secret? Je me cultive. Il n’est pas rare que je refuse un client pour participer au vernissage d’une galerie d’art ou pour visiter une exposition de photographies. Je lis des livres, je suis curieuse. Je navigue de longues heures sur le web. Et non seulement pour dénicher le dernier top sexy affriolant à souhait.

J’ai parfois eu des collaboratrices. La dernière avait la trentaine. Belle comme un cœur, elle avait beaucoup dans le soutien gorge, mais rien dans la cervelle. Des clients m’ont avoué qu’ils s’étaient ennuyés avec elle… Quel gâchis! Quelle perte de temps et d’énergie que d’exercer son métier sans passion!

Quand je masse des clients, il m’arrive de penser à ces statues grecques qui frôlent la perfection. Je passe mes mains sur leurs pectoraux comme s’ils avaient été sculptés dans le plus beau marbre du monde. Le client frémit. Il s’excite sous mes caresses.

Je suis persuadée que je lui transmets cette délicieuse extase que j’éprouve devant les statues dans les musées ou les tableaux de maître. La beauté de la création me rend douce et habile, l’art ravit mon cœur et ravive la flamme de ma passion.

Mes clients sont comme pris d’un intense ravissement lorsque je leur confesse mon amour pour l’art. Ils se tordent de plaisir lorsque je leur glisse dans l’oreille que j’ai lu des dizaines de fois le guide du kamasutra. Et que je connais une douzaine de façons de faire une fellation. C’est à ce moment précis que souvent leur joie explose. Oups!

Ning Fang

 

 

 

 

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